« I know Katie, off the pitch, she wouldn’t hurt a fly »
it was true. it isn't anymore. habitée par une folie nécrosante et
vengeresse, les voix opaliennes tapissent tout le fondement même de katie bell. devenue
vindicative, son habituelle
rancune a pris cette autre forme. plus sombre, plus funeste laissant place à une impulsivité qu'elle ne se découvrait qu'à peine. mais quand la lucidité traverse la tempête des ses iris, palpe-t-elle enfin celle qui combat et tente de survivre péniblement. la
sensibilité et la douceur s'amplifient pourtant dans cette
fragilité loin d'être nouvelle mais accentuée par les affres de la guerre. elle c
ombat et s'obstine pourtant à résister à tout le
mal-être profond qui l'habite depuis ses dix-sept ans. elle n'a pas été lionne pour rien katie.
têtue et téméraire, elle s'est toujours engagée à faire de son mieux, toujours dans le respect d'autrui. toujours dans la
justesse la plus minutieuse.
faire pour le mieux. c'était ce qu'on lui avait toujours répété. et c'était pour cela qu'elle s'était engagée. dans la s.a.l.e, l'armée de dumbledore, potterveille, cette bataille. le bien commun quand elle, elle sombrait déjà. et là, le soulagement.
ne plus faire semblant. assumer ouvertement de fatiguer, de laisser parfois cette autre elle gagner, celle qui a
soif de vengeance et de violence quand katie préfère s'endormir et nier le monde autour d'elle. elle est
hantée katie, hantée par les souvenirs de celle qu'elle eut été,
rieuse et intrépide, là où les sourires fleurissaient avec une facilité déconcertante, hantée par les voix dans sa tête et les innombrables cauchemars qu'ils soient nocturnes ou diurnes,
hantée par l'amour et l'anxiété qu'elle ressent d'être loin des siens, d'être loin de lui, cette peur au ventre que les mots décrits par les voix qui chantent dans sa tête ne soient réels. elle qui était si convaincue de son avenir se voit douter désormais. la joueuse de quidditch aux
doutes parsemés sur un myocarde torturé par la peur redoute et remet en question ce qu'elle pensait être fait pour elle.
la compétition, la stratégie l'ont pourtant toujours exaltée et quand son entraîneur tente péniblement de reprendre le cours de leur vie, une nouvelle saison approchant dès lors, katie se rend bien compte que tout cela lui correspond encore. mais sa place est-elle réellement là haut ? elle a
besoin de plus. l'absence de légitimité se fait ressentir et malgré elle, le
désintérêt éclot progressivement. elle a besoin de plus, elle ne ressent plus que les doutes, la crainte et quand les hallucinations lui soufflent qu'elle pourait faire mieux, pourrait faire plus, elle les croit katie.
(enfance) l'enfance de katie est
joyeuse, rythmée néanmoins par les innombrables absences de son père auror mason bell. la petite fille ne manque de rien et même quand elle finit par attraper une forme légère de la
dragoncelle, les babines de l'enfant sont toujours dressés par des sourires doux et timides, son visage entourée de longues nattes brunes qu'elle eut une fois coupées pour le simple défi. elle assistera à son premier match de
quidditch à l'âge de six ans, la passion d'un père pour ce sport et l'envie de faire découvrir à sa fille l'équipe qu'il célèbre tant : flaquemare. mais mason bell surprend sa fille être fascinée par le bruit faisant des supporters des frelons, par leur tenue rayée jaune et noire et s'attendrit de voir sa calme mais malicieuse enfant se transformer soudainement en voyant les balais voler et les balles traverser le ciel. une véritable
passion est née et c'est en tentant de monter en toute discrétion sur le balai de son père que katie montre les signes de sa magie. une chute, une frayeur et les rires d'une enfant qui rebondit avant de se retrouver dans un tas de feuilles mortes.
(poudlard : 1 à 4) poudlard l'accueille, elle, la petite adolescente aux yeux étincelants et qui tirent plusieurs fois sur sa jupe d'uniforme. elle suit les traces de son père et est répartie dans la maison
gryffondor où elle deviendra amie avec
leanne, une fille de son année. elle semble se dévoiler dans les
cours de vol - évidemment a dit son père quand il a appris que les meilleures notes de sa fille se concentrer en cours de vol - mais excelle en
métamorphose et en potions. ce n'est qu'en deuxième année, l'année où harry potter fait sa rentrée, qu'elle trouve entièrement sa place. après avoir tenté de rentrer dès ses onze ans dans l'
équipe de quidditch et s'être fait recalée par charlie weasley, le capitaine de l'époque, elle retente sa chance dès sa deuxième année. elle n'est pas encore très adroite pour rattraper les souafles mais arrive à marquer contre oliver wood & semble bien s'associer avec les deux poursuiveuses déjà présentes angelina johnson et alica spinnet. rapidement, l'équipe de quidditch devient sa véritable référence, son groupe d'amis le plus proches et elle s'y sent comme une vraie famille.
angelina et alicia à ses côtés, ses deux meilleures amies, ses soeurs, elle se sent plus forte, plus assurée, elle la plus sensible des trois. c'est un tout qui fonctionne aussi bien en dehors du terrain que sur le terrain ce qui n'est pas pour déplaire à leur capitaine oliver. oliver et son intensité légendaire, oliver et son autorité naturelle, oliver et sa passion pour le quidditch. oliver et ses grands yeux bruns et ses sourires fiers. oliver qu'elle maquille en lion - et lui qui accepte de bonne grâce - pour un match mais qui ressemble plus à une souris qu'autre chose. les jumeaux et les filles charient, harry ne voit rien et katie nie en rougissant. mais oliver lui fait ressentir ses réels
premiers émois amoureux. puis, il y a le professeur lochkart et ses sourires éclatants, qui lâche toujours un gentil mot à son égard quand elle lui rend un parchemin de défenses contre les forces du mal - qui étrangement est soudainement moins passablement médiocre. à n'en pas douter, c'est à cause de la présence du professeur qu'elle s'inscrit au
club de duel pendant sa troisième année. club qu'elle quitte aussitôt en quatrième, les notes de dcfm qui chutent aussitôt malgré le professeur lupin alors que la compétition de quidditch devient plus ardue, qu'oliver devient plus exigeant et qu'elle s'épuise à la tâche pour faire honneur. si bien que son état de fatigue l'affaiblit suffisamment pour lui faire attraper les
oreillonsgoules et katie passera plusieurs heures par jour à l'infirmerie à se plaindre de s'ennuyer. mais le jeu en vaut la chandelle car
gryffondor remporte la coupe. et si évidemment, cela lui fait extrêmement plaisir et la rend fière plus que de raison, elle se rend compte que les larmes qui coulent n'ont que pour raison le départ du capitaine de poudlard.
(poudlard : 5) la cinquième année, c'est différent. après avoir passé un été à vivre que de quidditch (vive la coupe du monde) elle a l'
impression de dépérir katie alors que le quidditch a été annulé en faveur du tournoi des trois sorciers - quatre, si on compte harry. bien sûr, katie voit là une occasion en or de faire briller harry - et qu'il prenne sa revanche sur cedric par rapport au match perdu dû aux détraqueurs l'année précédente. bien sûr, cela lui offre plus de temps pour bosser ses buses, découvrir le monde, échanger son premier baiser avec un étudiant de beauxbâtons. mais, tout est plat. il n'y a pas le quidditch. et le drame. katie se souvient encore des cris déchirants de amos diggory, du corps sans vie de cedric reposant sur la pelouse. elle se souvient de harry tristement penché sur le corps de ce camarade, cho et ses pleurs. et des mots du survivant, effroyables qui lui ont glacé le sang : le seigneur des ténèbres est de retour.
(poudlard : 6) après un été à tenter de convaincre sa mère que non, harry potter n'était pas un menteur, c'est le coeur peiné de s'être disputée avec celle-ci que katie retourne à poudlard. elle est consciente d'un bon nombre de choses cette année-là. que la vie ne sera désormais plus pareil avec le retour de voldemort, que cette année va être plus intéressante au niveau des cours maintenant qu'elle s'est débarassée de matières dans lesquelles elle n'excellait pas, que cette année marque l'ultime année des jumeaux, de lee, et surtout, d'alicia et d'angelina. cette idée lui brise déjà le coeur à katie alors qu'umbridge prend progressivement place en poudlard avant d'en prendre la direction. c'est ainsi sans l'ombre d'une hésitation que katie devient
membre de l'AD - et ça l'arrange, elle qui n'a jamais pas eu les notes suffisantes pour continuer en dcfm. le quidditch en prend un coup aussi, katie s'effraie quand umbridge suspend les jumeaux et harry. cela ne l'empêche pas d'être déjà
repérée par les frelons de wimbourne qui lui promette une place dans leur summer camp si le coeur lui en dit. et évidemment qu'elle en est katie, elle qui ne jure que par ça, ne vit que pour ça. cette nouvelle aura au moins le mérite de compenser un tant soit peu la douleur provoquée par le départ inattendu des jumeaux puis de l'étrange vision que sont les derniers jours en compagnie de ses deux meilleures amies à poudlard.
(summer quidditch camp) c'est un vrai rêve pour elle qui se réalise cet été là. les semaines sont dures et fatiguantes mais ses parents remarquent ô combien katie rayonne tous les week-ends quand elle rentre chez eux. elle y rencontre du monde, assomme tout le monde avec ses questions et fait rire les plus chevronnés quand la jeune fille s'acharne. c'est un
premier pas dans le monde professionnel et quel premier pas.
(cauchemars opaliens) 1996, c'est sa dernière année à poudlard et l'histoire aurait pu s'arrêter là, à cette
occasion manquée de devenir capitaine à son tour. le
12 octobre, c'est avec leanne qu'elle se rend à pré-au-lard. les filles décident de profiter de cette journée à pré-au-lard pour souffler de la pile de parchemins qui s'entassent déjà. si elles discutent joyeusement pendant quelques temps, bièraubeurres et rires rythmant leur après-midi, tout bascule alors. peu de temps avant de quitter les trois balais, katie se rend aux toilettes. là-bas, elle y croisera mme rosmerta qui, sous sortilège de l'imperium,
la soumettra au même sortilège et lui confiera le collier d'opale, précieusement enveloppé qui ne devra sans aucun prétexte quitter ses mains et n'être remis qu'à son seul destinataire : le professeur dumbledore. il y a quelque chose dans son regard qui alerte leanne et un drôle de paquet que bell ne semble pas prête de lâcher. si les questions agacent katie, les filles finissent par sortir de la taverne, la neige crissant à la même tonalité que leurs voix. les voix s’amplifient, les voix deviennent aiguës et si celle de katie semble mécanique, la détermination empêche leanne de s’emparer du paquet. le paquet tombe au sol et pour katie, c’est la
déchéance. si elle s’envole, le visage totalement dénué de toute expression, sous les regards abasourdis de leanne, harry, ron et hermione, l'italienne finit par pousser un horrible hurlement. elle ne comprend pas, elle n’arrive pas à appréhender ce qui l’agite. elle voit l’horreur, elle ressent l’angoisse. elle a mal. il y a ces voix, semblables à la sienne qui hurlent dans sa tête. et elle crie à s’en déchirer les cordes vocales, elle crie et ne reconnaît rien. elle se débat, s’agite, panique. et il y a toujours les cris qui déchirent le bruit du vent. elle ne se sent pas retomber sur les garçons, elle ne sent pas leurs mains tenter de la maintenir. elle a mal, elle souffre. elle est terrifiée et elle veut que tout s’arrête. puis, finalement, c’est le néant qui la cajole. l’oubli comme sentence finale. katie sera
transférée à ste-mangouste quelques heures plus tard, son état empirant très vite et ce, malgré les bons soins du professeur snape. si, par chance, seulement un petit centimètre de sa peau est rentré en contact avec le collier ensorcelé, la magie noire circule malgré tout dans son corps et il devient urgent de l'en défaire. les médicomages et guérisseurs arriveront à contrôler la magie sans l'en défaire totalement mais ne sauront donner un pronostic engageant aux parents et aux proches de katie. s'ils se relaieront plusieurs fois à son chevet, lui parleront et aménageront sa chambre de telle sorte que bell "s'y sente à l'aise", ils seront surtout témoin tantôt d'une katie inanimée tantôt d'une katie hurlant et se débattant avec force contre quelque chose d'inconnu. elle y passera
six longs mois, cinq passés dans le coma et un à s'effrayer du monde qui l'entoure, transférée à l'avant dernier étage de ste mangoute. à pleurer de soulagement en voyant ses proches bien vivants avec une de ses nombreuses crises, à se rassurer toute seule parfois sous le regard dérouté et inquiet de ses parents, puis à se remettre à rire timidement, puis franchement, vacillant quelques fois avec des instants d'absence.
(retour) c'est en
mars 1997 que katie revient à poudlard. elle semble aller mieux et comme elle le précise si bien à harry, elle va bien mais ne se souvient rien. elle ne sait pas qui lui a fait ça et ça fait vrombir en elle les prémices d'une envie vengeresse. elle
délaisse ses cours et dès lors qu'elle reprend sa place dans l'équipe au détriment de dean qui l'avait remplacée,
elle ne s'obsède que pour le quidditch. ça l'aide à canaliser une impulsivité naissante, à se concentrer sur autre chose sur les cauchemars et sur les murmures qui glissent dans sa tête. ce ne sont certes plus des cris mais elles ne chuchotent pas suffisamment pour n'être qu'un fil éphémère de pensées. si bien que katie est en réalité une v
éritable bombe à retardement. elle a beau rire et sourire, elle ne sait comment faire taire ce qui l'agite, comment le verbaliser, comment demander de l'aide. elle préfère ignorer la noirceur qui s'incruste en parasite dans son coeur et embrasse peut-être trop expressément celle qu'elle l'était. pourtant, ce sont les moqueries d'un élève de son âge qui la feront exploser. moqueries répétées sur les absences de katie en cours, sur son manque de réactivité dans les situations où les mains ne sont pas occupées et que l'esprit s'occupe seul pour la faire basculer dans cet autre monde s'ancrant tous les jours un peu plus. un jour, elle pète les plombs et se jette sur lui sans réfléchir. son poing rencontre directement sa machoîre et l'effet de surprise fait son effet car elle lui permet de prendre l'avantage. et elle frappe katie à s'en défoncer les jointures, à se foutre de leanne hurlant son prénom. elle pleure sans même s'en rendre compte alors qu'elle
passe à tabac cet étudiant. c'est le professeur mcgonagall qui lui fera entendre raison et qui la convoquera aussitôt dans son bureau passablement mécontente. elle lui parle de colle, d'aide si nécessaire et katie s'effondre sans jamais oser avouer le
mal-être qui la bouffe déjà. elle refuse de redoubler quand à son tour le professeur dumbledore la convoque, moins dur que mcgonagall, étrangement plus compréhensif avec son regard perçant regardant par ses lunettes en demi-lune. c'est grâce à l'investissement d'hermione que katie obtiendra ses
aspics sur le fil et sera soulagée à l'idée de savoir sa scolarité terminée. mais ses dernirs jours prennent une tournure inattendue. l'infiltration des mangemorts à l'école la fait combattre mais sans savoir comment, katie se tétanise et on ne la retrouvera que le lendemain, recroquevillée alors que la violence de l'évènement a éveillé en elle un sentiment terrifiant et des hallucinations auditives. elle a beaucoup pleuré cette nuit-là, on le voit à ses yeux bouffis. elle a souffert, on le voit à ses ongles enfoncées dans les paumes de sa main, à sa tête enfouie dans cette cape de gryffondor enlevée à la va-vite pour tenter de se réfugier. elle ne pleure pourtant plus à l'enterrement du directeur mais alors qu'on enterre le directeur, katie se promet alors que ses yeux décrivent la tombe du profeseur dumbledore, qu'
en tant qu'enfant de gryffondor, on ne la reprendra plus à deux fois.
(l'entre-deux) le monde bascule et elle un peu plus. le golden trio est recherché, et Katie s'obstine dans le
quidditch car dans ce monde fou, il n'y a que ça qui arrive à la faire s'ancrer suffisamment pour ne pas laisser cours à la rage et la haine qui continuent de s'éveiller en elle. Si bien qu'elle se dispute avec ses parents,s on père notamment qu'elle qualifie de lâche, lui qui continue de bosser pour un ministère persécuteur. Il n'a plus rien d'un lion dit-elle. Et elle en fait trop Katie, elle le sait. Mais elle s'épuise et s'investit pourtant dans Potterveille en intervenant dans quelques émissions sous le nom de
Ringing alors qu'elle rappelle aux auditeurs de toujours croire l'éclair et de garder le gallion de l'AD sur eux. Mais les
hallucinations auditives persistent et lui font avoir de plus en plus de moments d'absence. Les plus observateurs remarqueront que Katie a développé des
TOCs et que seules ses retrouvailles avec
Oliver semblent l'eveiller suffisamment pour l'apaiser. Quel drôle d'effet a cet amour jamais éteint que Katie croit non-reciproque.
(bataille de poudlard) c'est le gallion brûlant de l'AD dans sa poche qui lui indique ce qui est en train de se dérouler. elle n'hésite pas katie, ignore tout de l'effet qu'aura la guerre sur elle et envoie un patronus : les filles, oliver. ils doivent savoir qu'ele y sera, il doit savoir qu'elle y sera. juste au cas où et elle, elle se promet que sa dernière pensée ne sera pas offert à ses démons intérieurs mais bien à lui si elle venait à perdre la vie. Elle intègre l'
escadron aérien où elle retrouvera évidemment Oliver, les quelques minutes précédant le début de la bataille lui permettent de lui soufller de lui revenir. Qu'elle a besoin de lui. Les
sentiments à demi-avoués, c'est malgré tout le coeur lourd que Katerina s'élance dans le ciel. Elle manque d'y frôler la mort plusieurs fois, s'effraie de l'administrer tout en y prenant un timide mais réel plaisir malsain - cette sombre Katie qui monte en puissance alors que la violence fait rage autour d'elle, une violence qui la nourrit et qui se remet à hurler dans sa tête. Puis, elle rencontre les personnifications du désespoir. Les
détraqueurs aspirent son âme et elle sombre définitivement Katie. Elle revit en boucle un cauchemar qui l'avait déjà bousillée et quand enfin quelqu'un lance un sortilège de patronus, elle échappant au baiser du détraqueur, Katie a les yeux dans le vide. Elle n'est plus qu'une poupée qui attend qu'on vienne la chercher et qui ne cesse de répéter que rien de tout ça n'est réel. Que le sang sur ses mains n'est que le fruit de son imagination, que la douleur qu'elle ressent dans son corps disparaitra quand elle se réveillera dans son lit d'hôpital. Et dans un paradoxe extrême, reflétant le nombre de voix qui hurlent dans sa tête, on lui répète que c'est de sa faute. Qu'ils sont tous morts par sa faute. Les larmes déchirent son visage, alors que les mains entourent un visage fatigué, laissant sur sa peau une trainée de sang. Un sang dont elle n'arrive pas à déterminer l'origine. Et encore aujourd'hui, Katie a du mal à se rappeler comment elle s'est reconnectée avec la réalité, comment elle a réussi à s'empêcher d'agir de la pire des façons quand tout en elle lui soufflait de commettre de nouveau l'irréparable. Non pas pour survivre cette fois-ci mais bien pour se venger. Et peut-être que tout vient de cette promesse faite : elle survivrait pour Oliver et combattrait la nécrose dans son coeur pour la simple et bonne raison qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui.
(mai 1998) Elle
fuit. Une semaine loin de tout, loin de l'Italie où elle retrouvera ses parents et se rabibochera avec son père. Mais cette semaine d'éloignement qui aurait dû lui faire un bien immense fait croître en elle une
angoisse sourde. Elle est paniquée d'être loin de ses amis, paniquée par la douleur qui étreint son cœur en songeant à Fred, paniquée d'avoir laissé lâchement un Oliver en convalescence. Alors elle
retourne immédiatement en Angleterre et panique de tous les retrouver, tous sauf Fred. Panique de voir Alicia dans un état désastreux, panique de voir Angelina s'enfermer et ne plus sortir de chez elle. Panique de voir George devenir la simple copie vivante de son jumeau, du rappel éternel de celui qu'ils avaient perdu. Panique d'entendre Oliver souffrir de cette blessure à la hanche. Panique de leur faire du mal un peu plus car les voix persistent et ne la quittent jamais vraiment. Les nuits deviennent pire que les jours et les journées aussi ne sont qu'une éternelle rengaine, elle perdue entre songes et réalités, pleurs puis colère. Et cette
impulsivité qui avait commencé à naître continue de s'ancrer pour finir par devenir un trait d'elle-même. Katie vacille entre moments de grande intrépidité, quitte à se mettre en danger, entre absence où elle pourrait rester là plusieurs heures sans dire un mot et instants où les pleurs supplantent les cris. Parfois, on l'entend se parler à elle-même, se rassurer elle-même, demander à cette Katie imaginaire de se calmer comme si elle embrassait cette partie d'elle-même. Comme si elle avait arrêté de prétendre et de se battre.
On lui conseille de consulter et Katie s'offusque. Elle n'a pas besoin d'elle dit-elle. Et alors que retrouver le QUidditch aurait dû la soulager d'un poids, elle s'aperçoit que ce n'est pas le cas. elle est heureuse - au point où on peut l'être après avoir côtoyé la mort d'aussi près - de retrouver certains de ses coéquipiers mais
le Quidditch n'a plus la même saveur. La passion ne s'est pourtant pas volatilisée mais elle a l'impression de perdre son temps. Comment en discuter quand la seule personne qui lui fait du bien -
quand ils ne se font pas du mal involontairement - se voit priver de Quidditch ? Alors Katie se tait et tente de faire abstraction quand les doutes continuent pourtant d'affluer et qu'elle se veut
soutien pour Oliver : le seul homme qu'elle ait toujours aimé. Dans tout ça une autre idée l'obsède, persuadée qu'elle sera son salut :
retrouver celui qui a fait de sa vie un calvaire et ce, bien avant l'heure.
Accueil 
