(intrigue) le procès de pius thicknesse

8 JUIN 1998 - le procès de pius thicknesse
w/ everyone

Elle a le cœur qui bouillonne Katie alors qu’elle attend, accolée contre un mur de l’atrium, l’attente du verdict de l’ex-Ministre de la Magie. Elle a certes été l’une des moins impactées par les décisions prises mais comme beaucoup, Katie a connu des gens impactés, des gens obligés de se soumettre ou de fuir par refus d’être traité comme des moins que rien. Et pourtant… Pourtant, elle n’est pas là pour la simple volonté de savoir si oui ou non, Pius Thicknesse va être reconnu comme coupable des crimes commis contre leur peuple. Si elle était parfaitement honnête, elle oserait même avouer que cette histoire lui passe royalement au-dessus la tête. Ce n’est pourtant pas une question d’inintérêt. Les manquements réalisés l’ont pourtant indignée comme bon nombre d’injustices. Certains racontent que l’ex-Ministre aurait été victime de l’Imperium et il n’en faut pas plus à Bell pour attiser une curiosité malsaine. Celle de savoir si celui qui aurait dû mener leur société d’une meilleure façon n’a été qu’un pantin. Un pantin comme elle a pu l’être. Alors, Katie attend. Silencieusement, le regard glissant sur la foule sans réellement réaliser ce qu’elle a sous les yeux. Une foule avide de vérité, avide de justice.

Et le verdict tombe. Coupable - rien d’étonnant - mais condamné à de simples travaux d’intérêt général. L’atrium se voit pris d’une douce cacophonie qui angoisse un myocarde trop curieux pour son bien. Un doigt passe sur sa tempe douloureuse quand une voix s’extasie de l’agitation qui commence à naître sous ses yeux. Elle ne fait pas partie de ceux qui hurlent et s’indignent. Elle n’en fera probablement jamais partie car une partie d’elle, ô combien réfractaire aux actes commis, comprend. Comment pourrait-on condamner quelqu’un à l'atrocité des détraqueurs quand on ne pouvait ignorer que la magie noire avait altéré la lucidité et la volonté ? Et si la belle italo-britannique grimace car les contestations se font criantes et que la sécurité semble se préparer à tout potentiel débordement, son regard lui se fixe, imperturbable sur l'ascenseur au loin, en attendant avec un intérêt anxiogène, l’arrivée de Pius Thicknesse.

Au milieu de l’atrium comme beaucoup d’autres sorciers, Neville tire sur sa robe de sorcier. Il a chaud, au milieu de toute cette foule, sans savoir si c’est parce que l’été approche ou si c’est principalement psychologique. Un peu plus d’un mois après la bataille de Poudlard, le procès de Pius Thicknesse, ancien Ministre de la Magie et pantin de Lord Voldemort, vient d’avoir lieu. Le jeune homme n’y a pas assisté, mais il se sent évidemment concerné par le verdict qui sera rendu d’ici quelques minutes. Intéressé par la nature de la condamnation - même s’il a une petite idée de ce qui pourrait bien arriver -, il se tient debout au milieu de la foule qui s’est agglutinée. La presse est évidemment présente, mais il y a aussi beaucoup d’autres citoyens comme lui, vu la place importante occupée par Pius Thicknesse et tout ce qui a pu être fait par les forces du mal quand il était à la tête du gouvernement magique. Avec un certain sentiment d’impatience, Neville trépigne sur place. Et le verdict tombe. Sans surprise, Thicknesse est reconnu coupable pour les mauvaises actions qu’il a commises. Pourtant, la suite, elle, est inattendue. La bouche du brun s’ouvre toute grande, parce qu’il est persuadé d’avoir mal entendu. Des travaux d’intérêt général et une amende ? Absolument stupéfait, Neville entend la foule commencer à s’agiter. Et il peut comprendre pourquoi, même s’il est encore trop choqué. Aucun séjour à Azkaban en dépit de tout ce qui s’est passé ? Des exclamations de mécontent commencent à retentir, puis ce sont des cris de contestation qui suivent. « C’est une plaisanterie ! » Le sentiment de révolte et d’injustice, pourtant inconnus auparavant mais qui semblent désormais faire partie de son quotidien, se réveillent à l’intérieur du sang-pur. Il entend les arguments du Magenmagot et comprend en théorie les circonstances atténuantes, mais en pratique c’est tout son être qui hurle tellement le désir de revanche s’est implanté chez lui - lui qui a toujours été si gentil, si bienveillant, si ouvert, comme si la guerre l’avait finalement changé en une toute autre personne, blasée et aigrie. Il n’en manifeste pourtant pas grand-chose, pas aussi expansif que la plupart des sorciers présents et qui ne sont pas d’accord. « J’y crois pas. » Les expressions de son mécontentement s’arrêtent là, du moins extérieurement. Neville n’a pas l’intention de donner du fil à retordre à la sécurité du Ministère - organisme qu’il espère réussir à intégrer pour participer à apporter un peu de justice dans ce monde aux plaies béantes -, mais c’est un air sombre qui s’affiche sur son visage. Pius Thicknesse va bientôt apparaître et tout ce qu’il ressent, c’est un certain dégoût, comme s’il était incapable d’avancer correctement alors même qu’il sait que l’ex-ministre a été soumis au sortilège de l’Imperium. Se détournant de l’ascenseur, les yeux de l’ancien lion se posent sur une silhouette familière non loin de lui. Il y a beaucoup de visages reconnaissables dans la foule, mais celle-là est une allié car, s’ils n’ont jamais été proches, ils ont en revanche tous les deux soutenu Harry et l’Ordre du Phénix par des actions concrètes. « J’ai l’impression que ça risque de dégénérer » glisse-t-il à son intention, désormais un peu inquiet.

8 JUIN 1998 - le procès de pius thicknesse
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La foule continue de s’agiter, son regard ne quitte aucunement pourtant l'ascenseur qui se distingue au loin. Comme obsédée, tristement obsédée, la joueuse de Quidditch ne s’attend à rien d’autre. Elle se fiche bien de voir la situation dégénérer - car elle sait que si tel est le cas, quelqu’un tirera profit de la situation et ce n’est certainement pas elle. Tout ce qui lui importe, c’est d’apercevoir de ses yeux l’ancien ministre, de voir si elle arrive à apercevoir la même triste lueur dans ses yeux qu’on peut voir dans les siens. Katie souhaite simplement voir si quelqu’un d’autre ressent cette même dualité. Qu’une partie de soi-même ne lui appartient plus, que quelqu’un d’autre y a trouvé également résidence dans cette coquille vide. Elle est tellement absorbée par le manque de mouvement réel de l’autre côté de l’atrium qu’elle n’aperçoit pas quelqu’un arriver. Katie sursaute, la main glisse spontanément sur sa baguette quand la voix la sort de sa léthargie. Devant elle, Neville Longbottom et aussitôt, l’angoisse sourde qui avait commencé à s’introduire à nouveau en elle, comme le pire des venins, s'amenuise pour tapisser à nouveau le fond de ses pensées. Sans jamais disparaître réellement. « Oh Neville. C’est toi… Tu m’as fait peur. » Souffle-t-elle en enfonçant à nouveau le bois de rose dans l’arrière-poche de son jean. Il mentionne les mouvements de foule qui commencent à naître et Katie ne peut que hocher la tête. « J’en ai bien l’impression. » Elle a l’impression de vivre par procuration cette discussion, cette inquiétude qu’elle est capable de ressentir chez son ancien camarade. Neville et elle n’ont jamais été particulièrement proches mais elle sait bien quels terribles souvenirs peuvent être soulevés par une telle agitation. « Mais les agents de sécurité vont maintenir l’ordre, j’ai bon espoir... » L’intonation est lasse, plate, dénuée de toutes émotions sincères. La présence de Neville ne lui est pourtant pas désagréable. Au contraire, malgré l'inexistence d’une amitié entre eux, les deux anciens lions se sont toujours très bien entendus. Seulement, Katie n’arrive pas à se sortir de la tête le visage de Pius Thicknesse. Son regard glisse à nouveau vers l'ascenseur, aucun signe de mouvement.. Certainement que l’attente allait durer encore un peu, que les responsables avaient été tenus au courant de ce qui se passait au rez-de-chaussée. « Qu’est ce que t’en penses ? Du verdict, je veux dire. » Finit-elle par demander presque curieuse de savoir si elle est la seule à ne s’offusquer aucunement d’un tel retournement de situation.

@neville longbottom

Oliver n'était pas là pour le procès ; c'est une affaire à régler au niveau du Département des jeux et sports magiques qui l'avait fait sortir de son antre. Après une brève entrevue avec le directeur du département en question, il était redescendu au niveau de l'atrium pour emprunter le réseau de cheminette du retour. La foule qu'il avait traversé à l'arrivée était toujours là, mais elle semblait beaucoup plus agitée. Alors Oliver se souvint : c'était le procès de Pius Thicknesse. Il n'avait pas suivi l'affaire avec beaucoup d'attention mais tous les journaux ne parlaient que de ça, si bien qu'il n'avait pas pu passer à côté. Il entendit des sorciers murmurer de mécontentement, certains crier même, alors que Oliver se frayait un chemin dans la foule. Il n'avait aucune envie de s'attarder ici.

Toutefois, il repéra des visages connus dans la foule. La mine sérieuse de Katie lui fit froncer les sourcils - ses sourires lui manquaient tant - et il vit qu'elle était accompagnée de Neville. Si Neville et lui n'étaient pas vraiment amis, il y avait forcément des choses qui rapprochaient : avoir partagé une guerre du même côté par exemple. « Hey. » souffla t-il en s'approchant d'eux. Dans la foule, sa main vint brièvement à la rencontre de celle de Katie, qu'il effleura. Un geste tendre, un peu intime, qui traduisait toute l'ambiguïté de leur nouvelle relation. « Neville, tu as l'air en forme. » constata t-il d'une voix un peu rouillée. C'était une politesse qui appartenait aux temps d'avant, et qui sonnait si mal maintenant. Neville avait l'air un peu fatigué, comme tout le monde, mais être en forme aujourd'hui signifiait tenir sur ses deux jambes. La perception du monde était si différente maintenant. Oliver ne trouva rien d'autre à rajouter. « Qu'est-ce qui se passe ? Le procès est terminé ? » Et puis, pour expliquer pourquoi il était si ignorant au milieu d'une foule qui grognait, il ajouta : « J'étais au département de sport. »

résumé a écrit:

Oliver s'est rendu au Département des jeux et sports magiques du Ministère. En repartant et en traversant la foule agitée, il tombe sur Katie et Neville. Il les accoste et leur demande ce qui se passe.

8 JUIN 1998 - le procès de pius thicknesse
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Avant même que @Neville Longbottom ne lui réponde, les deux anciens gryffondors furent rejoints par @Oliver Wood. C’est à l’instant même où leurs yeux se croisèrent que Katie sentit son cœur s’alléger quelques secondes. Elle n’était soudainement plus obsédée par l'arrivée prochaine du ministre mais par l’éclat fatigué qui brillait dans les yeux de son ancien capitaine. Et leurs mains qui se frôlèrent dans cette nouvelle intimité qui n’était que la leur eut le mérite d’apaiser son cœur et de faire taire la petite voix dans sa tête, celle de l’autre, qui prenait plaisir à voir l’exaltation agacée d’une foule en détresse. « Hey.. » Lui répondit-elle alors que sa main s’accrochait timidement au pan du t-shirt du joueur de quidditch, l’envie sincère de ressentir une ancre dans cet environnement qui allait finir par la rendre folle, elle en était certaine. Elle écouta distraitement les deux hommes échanger quelques banalités avant qu'Oliver ne pose la question qui brûlait les lèvres à tous. « Le verdict a été rendu. Des travaux d’intérêt et une amende. » C’était ce qui expliquait si aisément pourquoi la foule grognait autant, peut-être aussi pourquoi ils étaient à l’écart. Ils n’étaient pas d’ailleurs les seuls. Alors que le regard de Katie glissa sur ceux qui se trouvaient là, elle trouva le visage familier de @Theodore Nott. Un visage connu et qui avait étonné par son allégeance finale. Mais son regard ne s’attarda pas sur lui car rapidement, trop rapidement, les premiers sortilèges fusèrent. La sécurité sembla vite dépassé et le faible mouvement de foule qui avait commencé à naître trouva une croissance. Ce fut la cacophonie, une cacophonie qui tétanisa Katie et qui saurait sans aucun doute rapidement lui faire perdre pied avec la lucidité. « Restons ensemble. » Proprosa-t-elle aux deux hommes l’accompagnant, bien qu’en réalité, la phrase résonnait plus particulièrement pour Oliver à ses côtés. Il ne devait pas quitter son côté car elle ne donnait pas longtemps aux voix pour la faire basculer à nouveau. Elle n’eut cependant pas le temps de s’en inquiéter plus longtemps que dans cette escalade de violence, un sortilège sembla dériver et foncer droit en direction de Theodore. Prise d’une impulsion, une de celles qui l’avaient maintenue en vie sur le champ de bataille quelques semaines plus tôt, l’instinct lui fit attraper sa baguette. « Protego ! » Ses yeux croisèrent ceux de l’ancien serpent, la mine sérieuse avant de faire un pas vers lui. Car peut-être que ce “restons ensemble” devait l'inclure également. Ils étaient tous dans le même bâteau, absolument démunis face à une situation qui échappait à tout contrôle et de laquelle il semblait désormais impossible de s’échapper. Et qu’après tout, il n’y avait ici plus de notion de bien ou de mal. Ils étaient tous dans le même bateau, ils avaient tous été alliés.